Les 17 et 18 septembre 2016, Champlitte renouvelait 30 ans d'amitié avec le Mexique.. Le samedi, un colloque organisé par le département de Haute Saône était l'occasion de retracer l'émigration des chanitois vers le Mexique au milieu du 19ème siècle et de réfléchir à l'avenir de ce jumelage. .Une quarantaine de Mexicains ont participé à ces cérémonies. Photos : Jean François Maillot http://jfmaillot.jimdo.com/ |
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CHAMPLITTE : AVENTURE MEXICAINE
Tout commence peu de temps après l’indépendance du Mexique : Stéphane Guénot, originaire d’Autrey-les Gray, arrive dans la région de Vera-Cruz. Ce socialiste admiratif de Charles Fourier souhaite fonder une communauté agricole et industrielle et travailler dans le domaine de l’éducation.
Après avoir été malade de la fièvre jaune, il s’installe à Jicaltepec, le long du fleuve Nautla où il achète une grande étendue de terres à l’Etat mexicain. Pour mettre en valeur ces terres, il revient à Dijon pour fonder la compagnie franco-mexicaine et convaincre des actionnaires et des colons.
A cette époque, le vignoble de Champlitte (600 hectares) a été partiellement détruit par les gelées successives. Des bras sont disponibles. Stéphane Guénot qui connaît la situation, organise au château une rencontre avec le Maire et ses administrés. Une centaine d’habitants de la région suivent Stéphane Guénot vers Vera-Cruz. En 1835, 120 autres personnes les rejoignent.
Mais les nouveaux colons se trouvent devant une dure réalité : le climat et les épidémies. Il faut beaucoup de courage : luttant contre la souffrance, les déceptions, la fatigue, vignerons et artisans défrichent la forêt tropicale et deviennent peu à peu planteurs de vanille, de maïs, de canne à sucre. En 1861, la communauté connaît un épisode tragique : sur 600 habitants, 300 meurent de la fièvre jaune.
Après cette date et pour des raisons de sécurité, la grande majorité passe le fleuve Nautla pour s’installer sur l’autre rive et fonder le nouveau village de San Rafael en souvenir de leur bienfaiteur, Rafael Martinez de la Torre. Cet avocat mexicain a revendu à un prix modeste les terres qu’il a acquises dans cette région. Aujourd’hui, le municipe de San Rafael est devenu un centre de 38 000 habitants.
Après les révolutions mexicaines, les liens se sont distendus avec la France, mais des courriers étaient toujours échangés. Le premier mexicain qui revint à Champlitte et renoua les liens fut Paul Capitaine en 1956. Des recherches commencèrent à se développer : elles aboutirent au jumelage de la Haute-Saône, et bien sûr de Champlitte, avec San Rafael-Jicaltepec-Nautla.
Un des points forts de cette collaboration est l’enseignement du français à San Rafael et Jicaltepec. Une nouvelle aventure est commencée, celle de la francophonie, mais les élus ont d’autres projets qui vont bientôt se mettre en place comme la protection et la restauration du patrimoine d’un village français au Mexique.